Gravel Tour des Annapurnas : le pari fou de Bertrand et de Stéphane

Novembre 2024. Dans les brumes d’altitude et les sentiers abrupts du Népal, là où les montagnes tutoient les 8 000 mètres et où les trekkers marchent lentement pour apprivoiser l’oxygène rare, un petit groupe de cyclistes s’est élancé avec un objectif jamais encore tenté en gravel : réaliser le tour des Annapurnas, intégralement à la force des mollets, sur des montures d’aluminium bien loin du VTT traditionnellement utilisé sur ce genre de terrain.

L’idée, audacieuse et un brin folle, germe dans l’esprit de Stéphane Pedroletti, de Cycles 7 à Privas, passionné de bikepacking et familier du Népal par l’intermédiaire de son cousin, installé là-bas une partie de l’année. Un jour, à la boutique, il lâche la proposition presque en passant :

"On part au Népal avec des gravel, et on tente le tour des Annapurnas."

Un projet jusqu’ici inenvisagé, tant le parcours est exigeant et réservé aux randonneurs à pied ou, dans de très rares cas, à des vététistes bien équipés.

Bertrand Cochard, membre du Team Cyclosportissimo, n’a pas hésité une seconde :

"Chiche !"

Et l’aventure est lancée.

Une aventure humaine et technique

Le Tour des Annapurnas est une boucle mythique de près de 230 km, qui traverse deux vallées emblématiques — le Mustang et la Marsyangdi — et franchit le col du Thorong La, à 5 416 mètres d’altitude. Un terrain de jeu grandiose et impitoyable, où les pentes rocailleuses, le froid mordant et le manque d’oxygène mettent les organismes à rude épreuve.

Mais cette fois, ce ne sont pas des VTT qui défient les hauteurs himalayennes, mais des gravel : plus légers, plus agiles, mais moins adaptés au franchissement pur. Un vrai défi physique et technique. Certains passages obligent à pousser, porter, ou simplement souffler. D’autres récompensent les efforts avec des panoramas à couper le souffle — des jungles basses aux cimes enneigées, des temples anciens aux hameaux perchés, au cœur d’une culture népalaise toujours vibrante.

10 étapes, 17 jours, et une ambition collective

Le parcours a été découpé en 10 étapes, avec 6 jours d’acclimatation pour approcher prudemment les altitudes extrêmes. L’équipe s’est préparée avec sérieux : sorties estivales en montagne, week-end en Ardèche, test des vélos sur les flans du Charai à côté de Privas... La logistique a été pensée pour l’autonomie, mais aussi pour documenter chaque moment de cette aventure inédite.

Chaque membre du groupe a contribué à la captation des images, et c’est Pauline Cuzuel, monteuse et complice du projet, qui a ensuite patiemment donné forme au récit, dans un documentaire qui restitue toute l’intensité, les doutes, les éclats de rire et la beauté brute de l’Himalaya.

À leur connaissance, seuls deux vététistes avaient bouclé ce parcours auparavant. Jamais personne n’avait osé s’y frotter en gravel. C’est donc bien une première mondiale, une nouvelle ligne tracée sur les cartes de l’aventure cycliste.

Le projet a également pu se concrétiser grâce au soutien de quelques partenaires fidèles :

Officine Mattio pour les vélos gravel en aluminium, Julbo, 226ERS, et bien sûr Cycles 7, acteur central de cette expédition hors norme.

Composition de l'équipe :

• Stéphane Pédroletti
• Bertrand Cochard
• Guillaume Joyet
• Manu pillet
• Jean-Charles Bezard

À voir absolument : le film de l’expédition

De cette aventure est né un film-documentaire, témoignage vibrant de l’effort, de l’amitié, des galères, des émerveillements et de la démesure himalayenne. Images embarquées, plans grandioses, voix haletantes et moments suspendus : tout y est pour revivre l’ascension comme si vous y étiez.